Dans un billet précédent, j’ai adressé le fait que pour de nombreuses familles, avoir un enfant bilingue ou encore trilingue n’est pas un choix, mais bien une nécessité, dans les cas où les parents sont de nouveaux arrivants et ne parlent pas du tout la langue du pays d’accueil. Ensuite pour de nombreuses autres familles, le fait d’enseigner plus d’une langue à leur enfant est un choix, et ce choix demande de l’effort.

Mais que pouvons nous faire en tant que professionnels pour bien conseiller les parents, particulièrement l’été lorsqu’il y a peut-être un arrêt de services?

Quels sont les moyens pour stimuler une langue minoritaire, ou maintenir une langue majoritaire?

Se focaliser sur le lien avec l’enfant

Plusieurs moyens qui peuvent se discuter, et ensuite choisir ce qui convient le mieux à chaque famille, selon leurs désirs pour les langues qui sont maintenues et enseignées au sein familial.

Je rappelle que le développement et le maintien, particulièrement d’une langue minoritaire, nécessite une motivation, des moyens, et des opportunités avec une constance dans le temps.

Par contre, en tant qu’orthophoniste, je sais que les enfants apprennent le mieux lorsque nous rendons les apprentissages ludiques, lorsqu’ils suivent leurs intérêts et que nous nous focalisons sur le lien avec l’enfant. Ceci étant dit, avoir une exposition variée est important, et contribuerait à ces facteurs de lien avec l’enfant. Donc des moyens simples et intéressants pourraient être l’usage de livres audios, de balados, de musique, ou d’émission dans la langue ciblée.

Des activités gratuites

Ensuite, si les parents demandent des suggestions d’activités, pourquoi ne pas proposer des vidéos sans paroles, ou encore des images sans texte comme dans ce cherche et trouve de l’été que vous pouvez télécharger gratuitement dans la zone d’outils gratuits. Ces activités permettent justement de cibler du vocabulaire dans une langue, et ensuite de transférer les acquis à la langue majoritaire en revoyant les mêmes vidéos ou images au retour de vacances. Une autre activité bien aimée peut être de visiter la bibliothèque du quartier. Les abonnements sont gratuits, et on peut y rechercher des livres écrits par des locuteurs natifs de la langue ciblée. Et si les familles ne voient pas de livres dans leur langue cible, il suffit de demander pour obtenir ces albums. Les bibliothèques sont souvent plus disposées à acheter des livres bilingues qu’on ne le pense.

Les voyages

Pour certaines familles, elles retournent voyager vers leur pays d’origine pendant les vacances. La stimulation et l’exposition à la culture et à la langue sont sans doute d’une richesse immense. Par contre, il n’est pas nécessaire et pas plausible non plus pour plusieurs de nos familles. Dans ces cas, on peut penser à faire des petits voyages locaux comme dans un restaurant local où le propriétaire parle la langue ciblée, ou encore faire un tour dans l’épicerie spécialisée du pays d’origine en question pour parler des aliments, etc.

Finalement, il faut avant tout mettre les désirs des parents de l’avant, les aider et les encourager à suivre leur plan, et qu’ils sachent que même si ça leur demande des efforts, ceux-cis ne sont pas en vain et contribuerons inévitablement à offrir de nombreux bénéfices à leur enfant.

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